Végétalisation: Thème de la semaine du 11/03
Pourquoi ville ne rimerait-elle pas avec végétation? Pourquoi devrions-nous opposer l’urbain aux espaces verts ? Cette dichotomie a trop fréquemment pris place dans les imaginaires, et malheureusement aussi dans la réalité, alors qu’elle n’a pas vocation d’être. A quoi souhaitez-vous que votre ville ressemble ?
D’un point de vue écologique, les bénéfices de la végétation sont à souligner. Végétaliser les surfaces d’immeuble participe à la régulation thermique et permet une meilleure isolation. Ainsi, les toitures végétalisées de Montréal économisent 38% de l’énergie des bâtiments lorsqu’elles ne sont pas irriguées et 47% lorsqu’elles le sont.
En raison de la modification de la surface naturelle des sols et l’activité humaine accrue, des microclimats se forment au niveaux des agglomérations. Par exemple, les températures à Paris sont en moyenne supérieures de 2.5°C par rapport aux campagnes de la région. Les espaces verts permettent de contrer ce phénomène d’ilot de chaleur urbain en réduisant les températures, comme exposé sur ce graphique.
Les végétaux sont nos premiers alliés dans la lutte contre le changement climatique grâce à leur absorption de gaz à effet de serre. Comme nous le rappelle le rapport d’Astérès, un arbre de seulement 8 à 15 centimètres de diamètre absorbe 16 kilogramme de CO2 chaque année.
Puisque l’on parle de qualité de l’air, la contribution des espaces verts sur la santé n’est également pas à négliger. Ceux-ci réduisent fortement la présence de maladies respiratoires et cardiovasculaires. Moyen efficace pour réduire la prévalence de l’asthme et de l’hypertension, augmenter de 10% la surface d’espaces verts en ville permettrait d’économiser 94 millions d’euros par an en dépenses de santé.
En améliorant le cadre de vie, la végétalisation agit aussi sur la santé mentale des citadins. Selon une étude menée par le Netherlands Institute for Health Services Research, il y a 31% de moins de troubles de l’anxiété chez les personnes vivantes dans un environnement avec 90% d’espaces verts comparé aux habitants de milieux avec seulement 10% de végétation. Donc les espaces verts apaisent en fait le niveau de stress et encouragent fortement l’activité physique.
Au-delà des contributions sanitaires et écologiques, la végétalisation permet aux citoyens de se réapproprier l’espace public. Elle incite les habitants à se saisir des enjeux propres à leur territoire et à participer à la vie de leur quartier. En redonner place à la nature en ville, les citadins se ressourcent et apportent une certaine légèreté à leur quotidien urbain.
Verdir la ville c’est la mission d’initiatives telles qu’Aux Arbres Citoyens, Vergers Urbains. La première alternative citoyenne propose de donner vie à un petit écosystème urbain dans la rue de Bazeille à Paris grâce à du jardinage, de l’éco-bricolage, de l’arrosage partagé et des pratiques de la permaculture. Quant à Vergers Urbain, l’association met en lumière son concept de « ville comestible » et souhaite donner une place à l’agriculture dans les milieux urbains.
Une ville verte, avec tous ses bénéfices, n’est donc pas utopique. Comme le prouve ces alternatives citoyennes, les solutions sont déjà réalisées et réalisables.
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