Le Monde des Alternatives – Hulme Community Garden Centre
Avant-propos
Le Monde des Alternatives devrait raviver des souvenirs pour ceux qui suivent Cap ou pas cap depuis un moment. Mais pour ceux qui ne connaissent pas, le Monde des Alternatives, c’est quoi ?
Le Monde des Alternatives est une chronique mensuelle, qui mettra en lumière une alternative particulière dans le monde et témoignera du dynamisme de la citoyenneté active au-delà des frontières. Cette chronique est rédigée par quatre étudiantes de Sciences Po Paris.
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L’urbanisation croissante de notre société, avec plus de la moitié de la population mondiale vivant aujourd’hui dans des villes, a été associée à plusieurs reprises à une réduction du bien-être, une augmentation de problèmes de santé physiques comme mentaux.[1] L’une des conséquences de ce changement de mode de vie est un sentiment latent d’isolation pour les individus vivant dans ce qui est perçu comme un environnement hétérogène et hostile.
Parmi les initiatives citoyennes tentant de faire face à ce manque de communion sociale, l’émergence de jardins partagés en France comme à l’étranger cherche activement à reproduire des interactions bienveillantes. Le jardinage devient, au-delà d’une activité calmante et liée à la terre, un prétexte à la rencontre.
Le Hulme Community Garden Centre (HCGC) à Manchester (Royaume-Uni) est un exemple de jardin partagé. Fondé en 2000 sur un ancien parking abandonné dans une zone dites « à risque » de la ville, le lieu s’est d’abord imposé comme un endroit permettant aux habitants du quartier de se mettre à produire une partie de leur nourriture et de se retrouver en famille. Il reçoit aujourd’hui près de 10 000 visiteurs par an et forme jusqu’à 5 000 bénévoles à la création de lieux similaires dans leurs propres communautés.
Les impacts du jardin sont multiples : bien-être, mais également conscience accrue de l’environnement et revalorisation d’un lieu défavorisé. L’existence du lieu a également permis d’encourager une consommation plus locale et une conscience accrue des bienfaits de l’alimentation bio.
« On ne guérit personne, mais on leur permet de se sentir bien. C’est l’objectif, en réalité. La connexion qu’ils reçoivent avec tout – ce qu’ils… mangent, font pousser, et ça leur donne un sens d’appartenance,… une responsabilité ainsi que les outils pour qu’ils puissent le faire. »
(Membre de HCGC)
Le jardin tente de rester aussi accessible que possible. Si les parcelles où planter sont nécessairement limitées, de nombreux programmes, adaptés selon l’âge et les capacités physiques de chacun, permettent à tous de s’investir dans le lieu et d’y apprendre quelque chose. Des événements ouverts aux publics sont régulièrement organisés : une chasse à la citrouille à Halloween, ou des feux de bois pendant les week-ends pluvieux de Novembre.
Le lieu est aujourd’hui soutenu par des subventions de la ville, qui a reconnu son effet bénéfiques sur l’économie locale, et sa contribution à la formation, l’éducation et l’accompagnement de nombreux résidents.
[1] http://www.socialconnectedness.org/wp-content/uploads/2017/04/Emma-Harries-Social-Isolation-and-its-Relationship-to-the-Urban-Environment-1.pdf
Rédaction et photo par Emma, étudiante à Sciences Po Paris, pour Cap ou pas cap.
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