Décentralisation, indépendance des grandes firmes, gouvernance participative et démocratique, ainsi que respect de l’environnement sont les mots d’ordre de l’énergie renouvelable citoyenne.
Comme son nom l’indique, ce type d’alternatives citoyennes se constitue de projets collectifs de production et de consommation local d’énergie complètement renouvelable. Favorisant les circuits courts et sensibilisant à une consommation responsable et écologique, ces alternatives possèdent une dimension éducative et pédagogique. Les citoyens s’organisent en structures qui respectent aussi un mode de gouvernance démocratique. Ce mécanisme participatif agit alors comme un levier pour assurer l’acceptation de nouveaux projets et permet aux citoyens de favoriser la réalisation de ces initiatives au niveau local.
En France, 75% de la production énergétique est issue du secteur nucléaire tandis que les énergies renouvelables ne couvrent seulement 22% de la consommation énergétique. En Allemagne, où la sortie du nucléaire est fixée à l’horizon 2023, ce sont les citoyens qui s’approprient la transition énergétique. En effet, le pays est pionnier dans ce domaine avec 45% des projets d’énergies renouvelables détenus par les citoyens et les agriculteurs.
Bien que la France ne soit pas encore au niveau de son voisin allemand, le développement d’énergie citoyenne s’accélère dans l’hexagone. L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie dévoile que le nombre de projets citoyens a triplé entre 2014 et 2017 dans sept régions : Bretagne, Occitanie, Pays de la Loire, Centre Val de Loire, Auvergne-Rhône-Alpes, PACA, Nouvelle Aquitaine.
Enercoop, qui soutient une « énergie militante, » mène l’exemple en matière de transition énergétique citoyenne. Cette société coopérative d’intérêt collectif fournit de l’électricité renouvelable de proximité. Organisée sous forme de coopérative, Enercoop fait le lien entre producteurs et consommateurs afin d’assurer la traçabilité de l’électricité.
Depuis 2014, Enercoop, Énergie Partagée, et La Nef ont ouvert un parc éolien de La Limouzinière à l’investissement local citoyen.
Moins connue mais tout aussi exemplaire, I-ENER s’active dans le Sud-Ouest. I-ENER a été créée suite au constat que 99% de l’énergie consommée au Pays Basque est importée. Cette société citoyenne se veut donc indépendante des grands firmes à travers son action de relocaliser la production de chauffage et d’électricité à l’échelle de la région et sous forme renouvelable. Dans le Pas-de-Calais, EnergETHIC travaille pour être à la hauteur du jeu de mot présent dans son appellation. Cette association promeut un modèle juste, soutenable, participatif et local en favorisant l’émergence de projets citoyens d’énergie photovoltaïque, éolien, hydraulique ou encore de bois-énergie. A Lyon, Toits En Transition s’inscrit dans la même démarche en développant des panneaux solaires sur les toitures de la métropole. Cette organisation sélectionne essentiellement des toits d’école afin d’assurer une dimension pédagogique aux projets.
Les citoyens français regorgent donc d’énergie en terme de transition écologique. CE Delft, un organisme indépendant de recherche spécialisé en questions environnementales, estime que 47 % de l’électricité produite en France pourrait être détenus par les citoyens d’ici 2050. Dans sa volonté d’accélérer la transition vers une société plus humaine, solidaire et écologique, Cap ou pas cap valorise sur sa carte des alternatives de nombreux projets d’énergies renouvelables citoyennes. N’hésitez pas à retrouver ceux près de chez vous et à vous engager !
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